Pas de photovoltaïque dans les forêts, ni en Jura, ni ailleurs

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Un projet de parc photovoltaïque au sol menace la forêt jurassienne. L’ONF est contre, les habitant·es sont contre et se mobilisent depuis des mois, mais le projet suit néanmoins son chemin administratif et en est au stade de l’enquête publique. SOS Forêt y a contribué et vous invite à en faire autant. Voici pourquoi.

Tout le monde le sait. Un panneau photovoltaïque produit de l’énergie en captant la lumière du soleil. Une forêt aussi, en mieux. La photosynthèse permet de capter du carbone, dont l’augmentation dans l’atmosphère est la cause principale du réchauffement climatique et de ce carbone elle fait entre autres du bois, dont nous avons besoin. Détruire des forêts pour produire de l’énergie décarbonée est un non sens.

Les forêts sont d’abord des écosystèmes riches en biodiversité, qui préservent la ressource en eau et rafraîchissent les températures. Au moment où nous vivons la sixième extinction de masse, où l’eau manque de plus en plus souvent, où les canicules s’accumulent, détruire une forêt pour produire de l’énergie alors que nous disposons de (trop) d’espaces déjà artificialisés est une aberration.

De plus en plus de voix s’élèvent contre ces projets, y compris les autorités indépendantes, comme le Conseil national de la protection de la nature, dans son avis du 17 septembre (lire notre article).

Dans le Jura, le projet de parc photovoltaïque au sol de 49 MWc proposé sur les communes de Loulle et Mont-sur-Monnet par Cévennes Energy, dont le maître d’ouvrage est la SAS Énergie du plateau de Balerne, prévoit une emprise au sol de la partie clôturée de 49 ha, scindée en plusieurs îlots. Le défrichement porte sur une superficie d’environ 51 hectares.

Si ce projet voit le jour il sera responsable de la fragmentation d’espaces naturels au détriment d’espèces protégées (lynx, grand duc d’Europe, gélinotte des bois, chauve souris, etc.), de la poursuite de l’érosion de la biodiversité et de la dégradation d’un milieu géologique karstique exceptionnel.

Le choix de ces forêts a été fait en les qualifiant d”improductives”. Ce qualificatif est strictement financier, qui ne considère absolument pas les enjeux écologiques et d’usages des habitant·es du territoire.

« 82 % des habitant·es sont contre le projet parc photovoltaïque », selon un sondage réalisé par le Collectif citoyen résistant en juin 2022. Au vu des impacts sur la vie des habitant·es particulièrement ceux de Loulle et Mont-sur-Monnet (destruction des paysages, d’une biodiversité remarquable, risque d’élévation des températures au sol et donc risque d’incendie, impact des travaux…), la légitimité d’un tel projet ne passe-t-elle pas par un référendum ? C’est la question qu’une habitante du village a posé à la sénatrice Vermeillet lors des vœux de Mont-sur-Monnet le 7 janvier (depuis, Cévennes Energy a tenté d’empêcher l’organisation de soirées d’informations sur le sujet via un de ses avocats).

Nous avons conscience de la nécessité de sortir des énergies fossiles et nucléaires, et donc de la mise en place d’énergies renouvelables sur l’ensemble du territoire. Cependant les forêts et zones humides sont indispensables dans la réduction du réchauffement climatique par leur captation du carbone, leur influence sur le climat et l’hydrologie locale.

Manifestation le 23 juin 2024 sur le parking du supermarché de Champagnoles, non loin du site prévu pour le projet de parc solaire… et où il n’y a aucun panneau photovoltaïque sur le toit !

Nous ne pouvons donc plus nous permettre de sacrifier 50 hectares sous couvert d’une production énergétique soit-disant “verte” et des installations qui augmentent le risque de feux de forêts : il fait 85° au dessus des panneaux !

À quand l’installation massive de panneaux photovoltaïques sur nos parkings, toitures de grandes surfaces, ou le long des autoroutes ? À quand la volonté d’une réelle politique de sobriété énergétique ?

Comment aider ?

  • En contribuant vous-même à l’enquête publique. Il suffit d’envoyer un mail à pref-enquetespubliques@jura.gouv.fr en précisant l’objet : “enquête publique Loulle Mont sur Monnet”.
    Attention ! Vous avez jusqu’au lundi 7 octobre 2024 à 18h !
    Voici le lien pour prendre connaissance du dossier sur le site de la préfecture du Jura. Vous y trouverez les pièces administratives, les documents remis par le promoteur, ainsi que les avis citoyens déjà enregistrés.
  • En signant la pétition du Collectif citoyen résistant vous ferez entendre les voix de la forêt pour demander, haut et fort, à la préfecture et au département du Jura d’abandonner ce projet contre nature ; à l’État d’encadrer ces projets pour qu’ils ne puissent plus voir le jour dans les milieux naturels.

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