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Les propriétaires privés, qui détiennent 75 % de la forêt française hexagonale, bénéficient de beaucoup d’aides de l’État. Alors que ces aides devraient les inciter à une gestion responsable, des forêts privées sont en réalité massivement achetées et exploitées pour leur rentabilité financière immédiate, au détriment de leur valeur écologique, qui fait d’elles un bien commun.
Ainsi, la vocation affichée du Plan de relance (200 millions d’euros) était d’aider les forêts à s’adapter au changement climatique, mais 87 % des projets financés impliquent des coupes rases et 83 % des plantations en monoculture (voir le rapport de Canopée).
Sans que le contrôle citoyen de l’utilisation de l’argent public ait été renforcé, les aides permanentes de l’État à la forêt privée ont pourtant été étendues en 2023 :
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les contribuables financent l’achat des forêts : les propriétaires peuvent être remboursés de 25 % de l’achat de 4 hectares à 25 hectares par un crédit d’impôt ;
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un autre crédit d’impôt est lié au versement de cotisations d’assurance pour couvrir le risque de tempête. Il est égal à 76 % des cotisations versées ;
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les travaux forestiers sont financés par un troisième crédit d’impôt de 25 % (voir les modalités ici);
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les forêts permettent aussi d’échapper à l’impôt sur la fortune immobilière, grâce à un abattement de 75% de la valeur de la forêt pendant toute la durée de sa détention, mais également en cas de donation et succession.
Face aux conséquences dramatiques pour le climat et la biodiversité qu’entraîne l’industrialisation de la forêt, ces aides ne peuvent être attribuées sans que les citoyen·nes restent dans l’ignorance du devenir des forêts acquises et exploitées grâce à l’argent public.
C’est pourquoi nous demandons que tout financement public de la forêt privée soit conditionné à la mise à disposition du public de tous les documents de gestion.