16 et 17-10-21 — Collectif Soupe et Bobine

Temps de lecture : 4 minutes

N’y a-t-il pas incohérence à vouloir lutter contre le changement climatique et ses conséquences sur la biodiversité, par des installations d’énergie renouvelable artificialisant terres agricoles ou forestières ?

La balade botanique et forestière dans la forêt de Grand-bois à l’Epine en matinée, en compagnie de Aurélien Ferrand, botaniste et cueilleur, et de Pierre Leloup, forestier nous a donné à voir en vrai ce qu’il était advenu d’une forêt de pins sylvestres, ayant une bonne dynamique,  établie sur un sol déjà bien constitué, une forêt présente sur les cartes de Cassini (XVII ème siècle), disparue sur les  cartes du XIXème et revenue ensuite : 40 hectares de sol dénudé, dont même les souches ont disparu, prêts à recevoir les panneaux.

Des représentants d’une association de l’Epine (Association pour la protection des paysages de l’Epine) présents ont rappelé leur lutte passée pour obtenir l’abandon d’un projet éolien local et leur position actuelle sur ce projet qui a été débattu dans le village : Un échange amical et important pour saisir la complexité des questions que ces projets soulèvent.

De retour à Montclus sur le lieu de la fête de la confédération Paysanne et après un trop rapide déjeuner sur l’herbe, un débat s’est tenu sur le thème annoncé.

L’objectif était là d’informer et de débattre sur la  triple problématique de l’énergie , de la place du photovoltaïque  et de l’artificialisation des terres, et d’ébaucher ensuite  quelques réponses et propositions face à ces constats,

Une introduction parodiant un institutionnel s’adressant aux industriels installateurs de projets photovoltaïques, expliquait la place de  ces projets photovoltaïques dans le Schéma Régional de Développement Durable et d’Egalité des Territoires (SRADDET)(2) de PACA, qui est un document structurant les prospectives de la région à l’horizon 2050 en matière d’énergie, d’alimentation, de transport..) ;Cela a permis de comprendre l’opportunité qu’il y a pour les industriels du photovoltaïque, de développer ici les installations « au sol », sur terre forestière ou naturelle, parce que ce type d’installation est plus rentable que sur terre anthropisée ou sur toiture (plus faible cout d’investissement et économie d’échelle).

On y a découvert dans le S3REnR (3) que pour le Buech Rosanais, 500 MW de puissance de production PV sont prévus, soit environ 1500 ha de terrain à défricher !

On a compris que tout ceci allait aller très vite si nous ne réagissions pas. Tous les maires et les propriétaires privés sont sollicités quotidiennement mais en toute discrétion par les opérateurs.

Il fallait le rappeler pour engager le débat :

Oui la priorité doit être donnée sur les économies d’energie, qui doivent être drastiques !

Aucune énergie, aussi renouvelable aussi décarbonée soit-elle n’est sans effet sur l’environnement ; cf l’extractivisme qui accompagne la production industrielle du matériel nécessaire aux energies renouvelables.

Le modèle colonialiste doit être dénoncé : L’énergie que l’on tire de nos  territoires (et là sur nos terres)  ne doit  pas devenir une culture de rente qui doit enrichir des actionnaires de multinationales  (à l’instar des cultures  de cacao, coton  etc.. faites dans des colonies pour les intérêts occidentaux .

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L’appel pour les forets vivantes, soutenu par plusieurs associations représentées dont « SOS Forêt PACA » et le « RAF, Réseau des Alternatives Forestières » a été présenté.

L’association « Elzeard, Lure en résistance » et « Amis.lure » (4) a raconté la lutte menée contre les installations dans les forêts de la  montagne de Lure depuis trois ans ; puis « les amis de la Forêt de Serigon » (5) contre des installations  à la Roche des Arnauds.

Serigons, commune de La roche des Arnauds – photo Valorem

 la Roche des Arnauds aujourd’hui

L’initiative de lancer une cartographie  participative des projets photovoltaïques dans le Buech pour pallier à la désinformation et mutualiser nos moyens d’action a été lancé. Il est important de constituer un collectif dédié à cette tâche de trouver les informations et de les faire connaitre (6)

Parmi les alternatives présentées ou évoquées, on retiendra celle de la SAPN-FNE05 (7) qui demande que soit effectuée une cartographie départementale des terres anthropisées propice à des installations photovoltaïques, qui n’a pas obtenu de réponse de la part des autorités sollicitées.

D’autres initiatives citoyennes individuelles ou collectives de production et d’autoconsommation par  le développement des projets photovoltaïques sur toitures ou terrains anthropisés ainsi que des démarches particulières ont été trop brièvement présentées,

  • TEPOS  « territoire à energie positive »

Exemple de la Biovallée (diois) est un tepos (150 territoires en France) avec  DWatt,  production EnR du diois, ou la La com com du Trièves

  • Contrat de transition écologique   (bientôt 80)

(sur 4 axes démarche sur EnR, mobilité intelligente, préservation des ressources, formations innovantes pour les jeunes)Ex le grand briançonnais

  • Centrales villageoises : Projets photovoltaïques regroupant différents toits dans un même village   (grappes photovoltaïques); il y en a plusieurs en France. L’un d’eux est à Rosans.
  • Energie renouvelable du Gapençais

Visant à soutenir AUTOCONSOMMATION INDIVIDUELLE  Conseil formations et kits à installer.. 

Déjà  73 PERSONNES   85KW http://www.erdg.fr/ contact  06 34 51 60 45

  • Energie partagée (financement participatif citoyen)
  • Carte des initiatives citoyennes

SAPN FNE05 – sapn@wanadoo.fr

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