Dites NON à la centrale de Gardanne : participez à l’enquête publique à partir du 5 mai !

Centrale électrique de Gardanne, vue aérienne

Au mépris de la décision de Justice qui avait donné raison aux opposants à la centrale électrique de Gardanne (voir notre article ici), le gouvernement a permis en janvier dernier à l’industriel de redémarrer la production. Dites non à la politique du fait accompli et participez à l’enquête publique !

Après plusieurs années de luttes juridiques et de manifestations, ensemble, nous avons obtenu que le Conseil d’État annule l’autorisation d’exploiter la centrale (Convergence écologique du Pays de Gardanne (CEPG), association membre de SOS Forêt France, était au nombre des requérants).

À la suite de cette décision, la cour administrative d’appel de Marseille a ordonné une nouvelle étude des Impacts directs et indirects. Une nouvelle enquête publique devait se dérouler dans un délai d’un an sur 324 communes dont les forêts sont concernées par l’approvisionnement en bois de la centrale de Gardanne.

Plutôt que respecter la décision du tribunal et organiser cette enquête publique dans les délais, le gouvernement a délivré en janvier 2025 une autorisation d’exploiter à l’industriel. Il lui a même octroyé une nouvelle aide de 800 millions d’euros !

Comme pour l’autoroute A69, dont les travaux étaient menés à grande vitesse alors qu’il semblait évident que le projet ne respectait pas la législation environnementale (et pour preuve, il a été annulé en le 27 février 2025 par décision du tribunal administratif de Toulouse), le gouvernement tente donc de nous mettre devant le fait accompli.

Aujourd’hui, seule une participation massive à l’enquête publique qui se tiendra du 5 mai au 6 Juin 2025 inclus et une large mobilisation avec les associations qui luttent localement peuvent faire reculer cette machine à réduire les forêts en cendres.

Depuis le 4 mars 2025, RTE a interrompu à treize reprises l’activité des parcs éoliens et solaires, en les dédommageant d’une importante compensation financière, pour cause de surproduction d’électricité. Mais il n’a pas été question d’interrompre la production de Gardanne, alors que :

cette centrale participe à la destruction de forêts. En quelques minutes elle brûle des arbres qui ont mis des dizaines d’années à pousser. En plus des forêts françaises fortement impactées, une partie du bois est importé du Brésil (souvent cultivé avec des herbicides et des pesticides), d’Italie, d’Espagne et d’autres pays ;
cette usine relève d’une aberration économique : l’exploitant a obtenu un financement de 800 millions afin de rendre le projet rentable (pour son propriétaire) les huit prochaines années. Ainsi de l’argent public va permettre à GazalEnergie, un acteur privé, de réaliser des bénéfices et tout cela pour un prix du kWh produit 4 à 5 fois plus élevé que le prix du marché ;
cette centrale brûle des arbres pour rien ! Elle n’atteint que 23 % de rendement (chiffre de GazelEnergie). 77 arbres sur 100 sont donc brulés sans produire d’énergie utile et sont uniquement source de réchauffement climatique ;
elle prive la puissance publique et l’économie locale d’autres emplois réellement écologiques qui pourraient être créés avec l’argent donné à l’industriel : agriculture, chauffe-eaux solaire, économies d’énergie, isolation, bâtiments bioclimatiques, réemploi, etc.
Vous habitez l’une des 324 communes (voir liste ci-dessous) réparties sur 16 départements et 3 régions (Provence-Alpes-Côte d’Azur, Occitanie et Auvergne-Rhône-Alpes) et directement visées car susceptibles d’approvisionner la centrale ? Participez ! Vous êtes les premier·es concerné·es : ce sont les forêts près de chez vous qui risquent de disparaître pour alimenter la centrale.
Vous habitez ailleurs mais avez un ami, un cousin, une grand-tante ou un petit-neveu dans l’une des communes concernées ? Alertez-les ! Les contributions déposées par les personnes géographiquement proches de l’objet de l’enquête publique sont importantes.
Vous ne connaissez personne dans l’une des communes concernées ? Partagez cet article et… participez ! Vous pouvez aussi contribuer : l’impact de cet usine sur la biodiversité et le climat nous concernent toutes et tous.

Comment participer

L’enquête publique démarrera le 5 mai et se tiendra jusqu’au 6 juin. Les documents seront disponibles sur le site du registre numérique ici à partir du 5 mai. Il sera aussi possible d’y déposer une contribution.

Si les contributrices et contributeurs souhaitent déposer physiquement leur contribution, il pourront le faire dans l’une des quinze communes désignées par l’arrêté inter-préfectoral : Meyreuil, Gardanne, Bouc-Bel-Air, Fuveau, Aix-en-Provence, Saint-Rémy-de-Provence, Les Mées, Serres, Bagnols-sur-Cèze, Alès, Béziers, Florac-Trois-Rivières, Brignoles, Carpentras et Apt.

Rencontrer personnellement les commissaires-enquêtrices et enquêteurs sera possible aussi dans ces 15 communes aux dates déterminées par le même arrêté inter-préfectoral.

Besoin d’aide ? Vous pouvez contacter Convergence écologique du Pays de Gardanne, l’association membre de SOS Forêt qui lutte depuis 12 ans contre cette horreur écologique, en envoyant un message à cepg@lilo.org

Les 324 communes concernées par l’approvisionnement de Gardanne

Région Provence-Alpes-Côte d’Azur

Alpes de Haute-Provence : Simiane-la-Rotonde, Allons, Archail, Aubenas-les-Alpes, Aubignosc, Banon, Barcelonnette, Barrême, Ganagobie, La Rochegiron, Les Mées, Montsalier, Oppedette, Redortiers, Vachères.

Hautes-Alpes : Aspremont, Aspres-sur-Buëch, Barcillonnette, Chabestan, Chanousse, Châteauneuf-d’Oze, Châteauvieux, Étoile-Saint-Cyrice, Forest-Saint-Julien, Furmeyer, Garde-Colombe, La Bâtie-Montsaléon, La Faurie, Le Saix, Méreuil, Montclus, Montjay, Montmaur, Nossage-et-Bénévent, Orpierre, Poligny, Rabou, Sainte-Colombe, Saléon, Savournon, Serres, Sigottier, Veynes.

Alpes Maritimes : Cabris

Bouches-du-Rhône : Aix-en-Provence, Allauch, Aubagne, Barbentane, Beaurecueil, Belcodène, Bouc-Bel-Air, Cabriès, Cadolive, Carnoux-enProvence, Charleval, Châteauneuf-le-Rouge, Châteauneuf-les-Martigues, Châteaurenard, Cornillon-Confoux, Coudoux, Éguilles, Eygalières, Fontvieille, Fuveau, Gardanne, Grans, Graveson, Gréasque, La Bouilladisse, La Fare-les-Oliviers, La Penne-sur-Huveaune, Lamanon, Lambesc, Lançon-Provence, Le Rove, Le Tholonet, Les Baux-de-Provence, Les Pennes-Mirabeau, Mas-Blanc-des-Alpilles, Maussane-les-Alpilles, Meyreuil, Mimet, Miramas, Mouriès, Noves, Paradou, Peynier, Peypin, Plan-de-Cuques, Port-de-Bouc, Rognac, Rognes, Saint-Cannat, Saint-Chamas, Saint-Étienne-du-Grès, Saint-Marc-Jaumegarde, Saint-Martin-de-Crau, Saint-Mitre-les-Remparts, Saint-Rémy-de-Provence, Saint-Savournin, Saint-Victoret, Septèmes-les-Vallons, Simiane-Collongue, Velaux, Venelles, Vernègues, Vitrolles.

Var : Aups, Bargème, Brignoles, Brue-Auriac, Cabasse, Forcalqueiret, Fox-Amphoux, La Garde, Montferrat, Ollioules, Salernes, Sillans-la-Cascade, Tavernes, Varages.

Vaucluse : Althen-des-Paluds, Apt, Aubignan, Auribeau, Avignon, Beaumes-de-Venise, Beaumettes, Bédarrides, Buoux, Cabrières-d’Avignon, Caromb, Carpentras, Caseneuve, Castellet, Caumont-sur- Durance, Cavaillon, Gargas, Gignac, Gordes, Goult, Joucas, Lacoste, Lagarde-d’Apt, Le Thor, Lioux, Méthamis, Monieux, Monteux, Morières-lès-Avignon, Murs, Orange, Richerences, Roussillon, Rustrel, Saignon, Saint-Christol, Saint-Martin-de-Castillon, Saint-Pantaléon, Saint-Saturnin-lès-Apt, Sarrians, Sivergues, Sorgues, Vedène, Velleron, Viens, Villars.

Région Auvergne-Rhône-Alpes

Ardèche : Aubenas, Chambonas, Colombier-le-Cardinal, Labatie-d’Andaure, Les Salelles.

Drôme : Alixan, Ancône, Bellegarde-en-Diois, Charens, Jonchères, Miscon, Rottier, Marches, Valence.

Isère : Aoste, La Garde, Montferrat, Varces-Allières-et-Risset.

Région Occitanie

Ariège : Le Vernet

Aude : Armissan, Bages, Carcassonne, Castelnaudary, Moussan, Saint-Marcel-sur-Aude, Salles-d’Aude, Vinassan.

Aveyron : Roquefort-sur-Soulzon

Gard : Aigaliers, Alès, Allègre-les-Fumades, Aubussargues, Bagnols-sur-Cèze, Baron, Belvézet, Bessèges, Blauzac, Boissières, Bordezac, Boucoiran-et-Nozières, Bouquet, Bragassargues, Brouzet-lès-Alès, Calvisson, Cassagnoles, Caveirac, Cendras, Clarensac, Collorgues, Combas, Congénies, Connaux, Corbès, Cornillon, Crespian, Euzet, Flaux, Fons, Gaujac, Goudargues, La Bastide-d’Engras, La Bruguière, La Capelle-et-Masmolène, La Grand-Combe, La Roque-sur-Cèze, La Vernarède, Langlade, Le Martinet, Le Pin, Les Salles-du-Gardon, Lirac, Maruéjols-lès-Gardon, Méjannes-le-Clap, Meyrannes, Molières-sur-Cèze, Moulézan, Nages-et-Solorgues, Navacelles, Ners, Orthoux-Sérignac-Quilhan, Peyremale, Portes, Potelières, Pougnadoresse, Pouzilhac, Ribaute-les-Tavernes, Rivières, Rochefort-du-Gard, Rochegude, Sabran, Saint-André-d’Olérargues, Saint-Côme-et- Maruéjols, Saint-Dionisy, Saint-Florent-sur-Auzonnet, Saint-Jean-du-Pin, Saint-Just-et-Vacquières, Saint- Laurent-la-Vernède, Saint-Pons-la-Calm, Saint-Privat-de-Champclos, Saint-Quentin-la-Poterie, Saint-Sébastien-d’Aigrefeuille, Saint-Siff ret, Saint-Victor-la-Coste, Sanilhac-Sagriès, Sauzet, Saze, Serviers-et-Labaume, Seynes, Tharaux, Théziers, Valliguières, Verfeuil.

Hérault : Autignac, Bassan, Béziers, Boujan-sur-Libron, Bouzigues, Causses-et-Veyran, Caux, Cazedarnes, Cazouls-lès-Béziers, Cébazan, Corneilhan, Creissan, Fouzilhon, Fozières, Frontignan, Gabian, Laurens, Lieuran-lès-Béziers, Lignan-sur-Orb, Maraussan, Montblanc, Murviel-lès-Béziers, Nissan-lez-Enserune, Pézenas, Puisserguier, Quarante, Roujan, Saint-Christol/Entre-Vignes, Saint-Thibéry Servian, Tourbes, Valergues.

Lozère : Atlier, Badaroux, Cubiérettes, Cultures, Saint-André-de-Lancize, Sainte-Hélène, Saint-Hilaire-de-Lavit, Saint-Michel-de-Dèze, Saint-Privat-de-Vallongue, Saint-Saturnin, Ventalon en Cévennes, Villefort.

Pyrénées-Orientales : Bages

SOS Forêt s’oppose à « une politique énergétique européenne misant sur le tout bois énergie, facteur d’aggravation des crises écologiques, et qui condamne par avance toute possibilité de gestion forestière durable ». (Préambule)
« La politique de séparation des fonctions dans l’espace, l’intensification de la production partout avec surexploitation locale (décapitalisation, prélèvement supérieur à l’accroissement) et l’extraction des souches et rémanents de coupes doivent être suspendus d’urgence, et évalués sur les plans écologique, économique, social, mais aussi juridique, vis-à-vis du Code forestier et du Code de l’Environnement (dont les Directives Oiseaux et Habitats définissant le réseau européen Natura 2000). » (Proposition 2)
« L’isolation des bâtiments et les économies d’énergie dans tous les domaines doivent être la priorité de la politique énergétique. Les politiques publiques doivent conditionner leurs aides financières dans le domaine énergétique à la maîtrise préalable de la consommation d’énergie. Tout projet industriel, en particulier bois-énergie, doit être disqualifié s’il est sans rapport avec la ressource forestière d’un territoire et n’assure pas un bilan écologique et énergétique optimal, et n’est pas alimenté préférentiellement en produits connexes de scieries. Une relocalisation dans les territoires et le développement de petites unités de production d’énergie en co-génération proches de la ressource est l’alternative principale à promouvoir. » (proposition 10).