Revue de presse forestière – novembre 2024

Temps de lecture : 6 minutes

Dans les forêts de la Nièvre, les chevaux remplacent parfois les engins

Photo : Réseau pour les Alternatives forestières (RAF)

Le débardage, autrement dit le transport des arbres abattus jusqu’à une zone accessible à des camions, est ponctuellement effectué par des chevaux de trait, capables de tirer des charges de plus d’une tonne et demie. Cette technique, peu utilisée, a pourtant ses avantages dans des zones forestières humides ou sur des sols à préserver. Exemple dans la Nièvre. Un article à lire dans Le Télégramme.

Dans le Jura, un projet de méga-usine de pellets “échauffe les esprits”

Capture d’écran TF1

Un article de TF1 qui commence mal, puisque la chaîne présente le chauffage bois comme “vertueux écologiquement” et pas cher… Pas cher ? qui va payer la facture de la destruction des forêts ?

L’article concède cependant que cela “implique de construire des usines à un rythme effréné” pour répondre à la demande et la suite donne une idée de l’horreur forestière que prépare la 7e unité de fabrication de granulés de bois sur 30 kilomètres carrés autour de Sains-Les-Bains. SOS Forêt a tranmis à la préfecture du Jura son avis négatif dans le cadre de la consultation du public sur ce projet.

Le soleil a rendez-vous avec la thune

Le 23 novembre, Sylvie Bitterlin et Clément Osé ont présenté à la librairie Le Bleuet à Banon leur livre Les marchands de soleil, qui vient tout juste de sortir chez Tana. Il évoque une lutte bien connue dans notre région, celle contre les projets de parc photovoltaïque dans la montagne de Lure.

Dans cette émission à réécouter sur Radio Zinzine, vous pouvez écouter la quasi-totalité de leur présentation dans une salle comble, accompagnée de quelques chansons composées spécialement pour cette lutte.

750 euros d’amende pour s’être baladé en forêt : une proposition de loi pour l’abrogation

Depuis 2023, l’accès aux forêts est restreint. Les contrevenants peuvent écoper jusqu’à 750 euros d’amende, mais cette contravention pourrait disparaître prochainement. La France insoumise vient de déposer une proposition de loi visant à abroger ces dispositions. Le texte dénonce une “privatisation punitive de l’espace naturel” et défend l’idée que “le paysage est un bien commun”. Pour les députés à l’origine de cette proposition, il est crucial de préserver l’accès aux espaces naturels, considérant que la connaissance et la fréquentation de la nature sont essentielles à sa protection. Un article à lire sur le JDN.

“Une intimidation qui n’est pas acceptable”, deux journalistes convoqués par la gendarmerie après un reportage sur la montagne de Lure

Pendant qu’on se félicitait de l’encadrement de l’engrillagement des forêts, peu ont mesuré les conséquences de cette autre mesure de la loi du 2 février 2023. Entrer dans une forêt privée exposant désormais à une amende, il ne fallait pas être grand clerc pour deviner qui serait visé en premier par cette crimilalisation de la promenade : les porte-paroles de la nature, celles et ceux qui dénoncent son saccage, celles et ceux qui relaient le message.

Image : Lure en Résistance

À Cruis, dans les Alpes-de-Haute-Provence, depuis le mois de septembre 2022, le géant canadien Boralex projette la construction d’un parc photovoltaïque de 20 000 panneaux solaires sur 17 hectares en rasant 30 hectares de forêt et de végétation. Plus de 90 espèces protégées sont menacées.

Deux journalistes ont été convoqués par les gendarmes après avoir suivi des militants écologistes lors d’une action de blocage du chantier, poursuivi malgré l’annulation de sa dérogation au droit environnemental. Ils risquent une amende allant jusqu’à 750 € (un article à lire sur France 3 Provence Alpes Côte d’Azur).

Deux jours après, le collectif Elzeard dénonçait “un cadeau de plus fait à l’industriel” : la société Boralex est mise en demeure de se conformer à la décision du tribunal… mais peut poursuivre “les travaux qui ne sont pas susceptibles d’engendrer de risque suffisamment caractérisé d’atteintes aux espèces protégées”. Un article à lire dans Reporterre.

Lutte contre la déforestation : le Parlement européen repousse et assouplit encore la loi

SOS Forêt alertait en mars : la Commission européenne voulait retarder l’application du règlement sur la déforestation importée, censé interdire la commercialisation en Europe de produits (le cacao, le café, le soja, l’huile de palme, le bois…) provenant de terres déboisées après décembre 2020.

C’est malheureusement fait : pour faciliter l’accord UE-Mercosur, le Parlement européen a approuvé le 14 novembre le report d’un an de la loi, mais aussi un nouvel “assouplissement” du texte, à la suite d’une alliance entre les groupes de la droite et de l’extrême droite. Un article à lire dans Le Monde.

Menaces sur les forêts de montagne : “Nous n’avions jamais connu de crise aussi grave”

Affaiblies par les sécheresses, les forêts des Alpes du Nord font face depuis quelques années à des attaques de scolytes, qui ravagent les épicéas. Une épidémie qui soulève de nombreux enjeux dans les territoires de montagne. En Savoie et Haute-Savoie, l’ONF mise sur le renouvellement naturel, en replantant d’autres espèces, parmi lesquels des mélèzes ou des pins sylvestres.

Sur les 175 000 hectares de forêts publiques des deux départements, environ 150 hectares sont concernés par ces chantiers de plantation, qui devraient changer la physionomie des forêts alpines dans les décennies à venir. Un article à lire dans Montagnes magazine.

“En France, le puits de carbone a diminué de 50%” : menacée, la forêt absorbe de moins en moins de CO2

Le climat est au cœur de la COP29, qui se tient depuis le lundi 11 novembre à Bakou en Azerbaïdjan. Pour limiter l’impact de nos émissions de gaz à effet de serre, la forêt reste un puits de carbone essentiel. Mais ce puits est menacé et, en France notamment, il ne remplit plus son rôle aussi efficacement. Un article à lire et à écouter sur le site de France Info.

Climat : la forêt, une passion française menacée

La forêt française, qui structure les paysages, fixe le carbone, rafraîchit l’eau, et abrite la majeure partie de la biodiversité hexagonale, va mal. Qu’il s’agisse du taux de mortalité des arbres, qui a plus que doublé en dix ans, du nombre d’hectares en dépérissement (5 % de la forêt selon le département de la santé des forêts rattaché au ministère de l’agriculture), ou même du taux de productivité de la forêt (le mètre cube de bois à l’hectare est en chute de 10 à 20 % selon les essences) : tous les signaux sont au rouge. Un article à lire dans La Croix.

“On ne se taira pas” : l’association Canopée visée par des procédures bâillons

Une procédure engagée en août devant le tribunal administratif de Paris par l’interprofession nationale France Bois Forêt et 12 autres organisations de la filière vise à faire annuler l’agrément de Canopée au titre de la protection de l’environnement, qui permet à Canopée de siéger dans des instances consultatives et de bénéficier de certaines prérogatives pour agir en justice. Un article à lire dans La Relève et la Peste.

Après un long retard, le gouvernement ouvre les discussions sur sa stratégie énergie-climat

La concertation sur les troisièmes éditions de la stratégie nationale bas carbone (SNBC) et de la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), deux documents fondamentaux de la stratégie énergie-climat française, a été lancée le samedi 2 novembre, avec un an et demi de retard sur l’échéance prévue par la loi Énergie-Climat de 2019. Elle durera six semaines. Un article à lire sur Reporterre.

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